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Ma ville est sale et j'ai honte!

Ma ville est sale et j’ai honte !

Chez nous on dit qu’on ne montre pas son village de la main gauche. Cette main étant en effet traditionnellement utilisée pour faire des choses moins valorisantes. Autrement dit on ne montre pas son village ou sa famille sous un mauvais aspect. Mais aujourd’hui je n’ai d’autre choix que de dire ce qui est : Abidjan est une ville sale.

Il n’est pas possible de sillonner les rues d’Abidjan sans enjamber une flaque malodorante, des ordures qui débordent, des crachats ou autres fluides corporels que les passants ont bien voulu partager aux autres. On ne manque pas d’être littéralement écœuré dans certaines parties de la ville en arpentant les rues à pieds. Même les quartiers les plus résidentiels n’y échappent pas. Il suffit de sortir un peu de sa cité pour le constater.

« Interdit de jeter les ordures ici sous peine d’amende ! »

Cette indication est devenue ridicule parce que c’est souvent bien à cet endroit que la population jette ses ordures. Comme pour défier les interdictions, les rebelles se mettent là et contribuent à envahir correctement cet endroit avec des immondices. Les habitudes ont la peau dure et personne ne pense être responsable de l’environnement que nous partageons tous.

En somme, mettre simplement ses ordures dans un sac poubelle et bien le fermer est déjà difficile pour beaucoup. On renverse juste sa bassine là et le vent s’en chargera. Les caniveaux faits pour évacuer les eaux de pluie servent de canal direct de vidange de casseroles.

La mafia de la salubrité

Je dis mafia parce qu’on ne sait pas réellement comment se coordonne l’assainissement de notre environnement. On paie pourtant avec nos factures d’électricité des redevances télé et salubrité.
Un camion affrété par le ministère en charge passe normalement dans chaque quartier à des heures spécifiques pour le ramassage. Toutefois il est encore indispensable de payer des éboueurs de quartier, qui eux passent pratiquement tous les jours avec leurs tricycles prendre les ordures ménagères.
Pourquoi paie-t-on ces derniers alors qu’il y a déjà une organisation étatique sensé assainir l’environnement ? Ne payez pas les jeunes de quartiers et les camions de la ville ne passeront pas non plus. Vos sacs poubelles empilés devant vos portes vous feront chanter jusqu’à ce que vous cédiez.

Comment cela se fait-il ? Comment s’entendent-ils pour partager nos gains ? On ne sait pas. Tout ce qu’on sait c’est qu’on doit payer. En moyenne 2000 francs CFA par foyer/mois.

Des initiatives citoyennes pour redresser nos comportements

Si vous êtes sur la toile vous avez déjà certainement lu quelque part « un jour Abidjan sera comme Kigali ». En effet le Rwanda est un bel exemple de réussite en matière de propreté et d’environnement salubre. Des groupes se forment pour tenter de corriger ces habitudes qui nous tuent à petit feu. Un changement comportemental est indispensable à toutes les échelles si on veut un jour avoir une ville dont nous sommes pleinement fiers.

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Auteur·e

yaomariette

Commentaires

Ouraga
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Dans mon quartier les gens jette les ordures dans les caniveaux Yopougon quartier millionnaire institut des aveugles

Mariette Yao
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C'est bien dommage Ouraga. Nous devons faire de notre mieux pour augmenter la sensibilisation.